Jabil Brest : une agonie qui n’en finit pas

Le 20/03/2014 à 8:11 par Didier Girault

Cela fait belle lurette que la direction de Jabil veut se séparer de l’usine de Brest. Dernier épisode : le licenciement de 70 salariés.

Jabil Brest c’est une des quatre usines Jabil de France et d’Italie que ce sous-traitant en électronique a cédées, en juillet 2010, au fonds d’investissements Mercatech, à l’origine d’une aggravation de leur situation, puis a reprises en février 2011.

La direction de ce site a fait peu d’effort pour trouver des commandes. «Le 1er juillet 2002, Jabil a acheté les 700 salariés d’Alcatel-Brest en promettant par écrit d’apporter immédiatement de nouveaux clients mais il a attendu …10 ans pour embaucher un commercial », relèvent les syndicats FO et CGT du site.

Aujourd’hui, ce sont 70 licenciements qui sont en cours pour un effectif total de 143 personnes. Et l’avenir s’avère difficile pour les 73 Jabil Brest qui demeureront puisque la direction du site ne s’est pas engagée à recapitaliser ni à maintenir l’effectif de 73 salariés durant 24 mois.

Une recapitalisation nécessaire

Or, comme le remarquent FO et la CGT : “aujourd’hui, il faut une recapitalisation du fait des 4 millions d’euros dépensés pour les licenciements de Jabil France en 2013 (fermeture du site de Montpellier et licenciements individuels à Brest) ; et, fin août prochain, lorsque les comptes montreront une perte de 20 millions d’euros – dont 14M€ du fait de la restructuration et des licenciements annoncés -, il faudra une deuxième recapitalisation, plus importante”.

Toujours est-il que dans la pratique, les 70 lettres de licenciement seront expédiées le 14 avril. Trois jours plus tard, la direction de Jabil Brest communiquera à la direction départementale du travail et aux syndicats, la liste des 70 licenciés.

Encore que. FO, qui, le 11 mars, a cosigné avec la CGT, l’accord sur le PSE (Plan de suppression des emplois), a, dès le 12 mars, demandé à ses juristes d’étudier les modalités d’annulation de sa signature.

Car « moins de 24 heures après la signature de cet accord, la nouvelle direction locale de l’usine et la direction de Jabil Europe, présente « par hasard » dans l’usine, ont décidé d’instaurer un régime autoritaire, quasi-dictatorial », selon le syndicat.
 

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