Babolat et Yonex ont équipé leurs raquettes de capteurs, permettant ainsi aux joueurs de tennis d’analyser leur jeu. La technologie française, utilisée pour les raquettes Babolat, donne ainsi une description très précise des mouvements effectués en temps réel.
Les activités sportives sont particulièrement demandeuses de suivi de performances, une tâche qui peut aisément être prise en charge par les capteurs de mouvement. Cette demande émane particulièrement des joueurs de tennis qui souhaitent analyser leur jeu.
Ainsi, au sein du pôle de compétitivité Minalogic, a été développé une raquette de tennis équipée de capteurs de mouvement 3D, directement issue des projets Max6 et Prim. Présentés le 24 janvier dernier lors de la Journée nationale des Pôles des compétitivité, ces deux projets ont mobilisé un investissement total de 59,4 millions d’euros (dont 23,8 d’aides de l’Etat et des collectivités locales).
Le projet Max6 a permis de mettre au point une technologie de capteur de mouvement 6 axes (3 pour l’accélération, 3 pour la rotation), donnant une description très précise des mouvements effectués en temps réel. Le projet Prim a permis l’intégration de cette technologie dans de nombreux domaines : entrainement sportif, mais aussi rééducation en kinésithérapie, manipulation de télécommandes, navigation de mini-drones, etc.
Plusieurs produits ont été développés par Movea à partir de cette technologie, dont la raquette interactive Play & Connect en partenariat avec Babolat. Tout l’enjeu était de créer une raquette identique en tous points à une raquette classique pour qu’elle n’altère en rien les sensations de jeu. Le manche de la raquette est équipé de capteurs qui enregistrent des flux de données. Une fois son entrainement terminé, le joueur peut transférer et lire les informations captées sur son ordinateur, sa tablette ou son smartphone grâce à une connexion sans fil ou USB. Babolat propose déjà des raquettes équipées de capteurs aux Etats-Unis pour 399 dollars (295 euros) sous le nom de Babolat Play Pure Drive.
Les deux projets ont impliqué aussi bien des grands groupes (Thalès, Gemalto, Sorin) que des PME (Tronic’s Microsystems, IPDiA, Kalray, 3Dplus et Movea) et des acteurs institutionnels et du monde de la recherche (CEA-Leti). Ils ont permis le dépôt de 11 brevets.
Le projet Max6 a donné lieu à la création de la société Movea, qui depuis a opéré différentes acquisitions et levées de fonds. Movea s’est développée à l’international et propose différents capteurs pour les marchés de la santé, du sport, du jeu, du home cinéma, etc. Il a soutenu la croissance de la PME Tronic’s Microsystems qui a doublé son chiffre d’affaires en 2011 et a pu investir dans ses infrastructures de développement (déploiement de 2 plates-formes de conception de produits : une pour les gyromètres haute performance, une pour la mise au point d’accéléromètres 3D). L’entreprise a aussi signé en 2009 un partenariat stratégique avec Thalès concernant les capteurs inertiels haut de gamme utilisés dans les systèmes de navigation.
Babolat entre en concurrence sur ce marché avec le géant japonais de l’électronique Sony. En effet, ce dernier a lui aussi présenté récemment un capteur sensoriel, fixé au bout du manche de la raquette, permet de mesurer différents paramètres afin d’analyser instantanément le jeu.
Sony a développé une application spéciale qui permet de lire et analyser sous forme de schémas et graphes les informations reçues, et même de les superposer à la scène de jeu pour peu qu’elle ait été filmée avec le même smartphone que celui qui recueille les données. Le « Smart tennis sensor » de Sony sera disponible dans un premier temps au Japon à partir de la fin du mois de mai pour un prix de l’ordre de 18 000 yens (130 euros). Ce capteur n’est pour le moment compatible qu’avec certaines raquettes de la marque japonaise Yonex.