Cette start-up spécialisée dans la gestion de la supply chain a mis au point deux outils : le premier, dédié aux achats de composants électroniques, calcule les meilleurs prix d’achats possibles pour toute nomenclature pour les 4 mois à venir ; le second pointe les références à risque de la nomenclature.
Créé il y a deux ans par deux jeunes entrepreneurs, Adrien Sandrini, le directeur général actuel, et Lamar Williams, le directeur marketing et commercial, Precogs, société spécialisée dans la gestion de la supply chain a créé deux outils qui vont intéresser au plus haut point toutes les entreprises qui achètent et utilisent des composants électroniques. Ces outils ont été commercialisés en septembre dernier. Rappelons que chez les sous-traitants en électronique, les achats de composants représentent communément plus de 70% du chiffre d’affaires. En outre, le manque de prévisions des donneurs d’ordres a induit chez ces sous-traitants, une augmentation des stocks réalisés pour le compte des clients et, partant, une augmentation du risque d’obsolescence et de péremption des composants stockés. Ce sont ces problèmes qu’adresse la PME Precogs avec les outils qu’elle a développé.
Le premier, baptisé Cogmargin, permet à partir d’une analyse de données – données internes à l’entreprise et données en provenance d’Internet notamment de sites des distributeurs de composants par catalogues et Internet comme par exemple Farnell et RS Components – de calculer les meilleurs prix d’achats possibles pour tous les composants d’une nomenclature. Cette proposition est valable pour une durée de 3 à 4 mois. Le second outil, dénommé Cogwatch – qui s’interface à l’ERP de l’entreprise cliente – pointe les références à risque – c’est-à-dire pouvant rencontrer des difficultés d’approvisionnement – toujours dans les 3 à 4 mois à venir. Avec ces deux outils, Precogs commence par vérifier les références elles-mêmes grâce à des algorithmes développés par l’ENS de Cachan ; en cas d’erreur ou de référence incomplète, ces algorithmes effectuent les corrections nécessaires. Ensuite, ces outils analysent les informations disponibles relatives aux composants de la nomenclature : informations internes à l’entreprise (comme les prix payés pour les composants en question en fonction des quantités achetées), incluses dans l’ERP de cette dernière, et informations externes obtenues sur le web (sites de distributeurs…). « Si le marché des composants est très volatile, il y a des signes qui indiquent des pénuries ou des excès de stock en formation », constate Adrien Sandrini.
Acheter avant la difficulté de livraison
Dans la pratique Cogwatch affecte à chacune des références d’une nomenclature, un risque noté de 0 à 10 (0 pour pas de risque du tout, 10 pour une certitude de rupture de livraison). « On considère qu’au-dessus de 30, le risque de rupture de livraison est grand », annonce M. Sandrini.
L’outil Cogmargin vérifie, quant à lui, que les prix négociés par le client sont avantageux par rapport aux prix accessibles via Internet. Ce qui, dans nombre de cas se traduit par un prix d’achat de l’ordre de 30 à 50% des prix rencontrés sur Internet. « On oriente vers un prix d’achat possible à un moment donné compte-tenu de la situation du composant », tient à préciser le directeur général de Precogs. Après, c’est à l’acheteur de jouer. Dans la pratique, l’utilisation de Cogmargin permettrait une diminution globale de 8 à 10% par an de la facture relative aux achats de composants en rythme de croisière ; lors de la première utilisation de Cogmargin, cette diminution pourrait même atteindre 20%. Et Precogs est fair play puisque, dans un premier temps, cette entreprise fournit gratuitement au client des exemples de gains sur quelques références. Après engagement de ce dernier, la start-up se fait rémunérer au forfait. Precogs a déjà pour client, un des 5 premiers sous-traitants français de l’électronique, ainsi que de grands groupes de l’électronique.