“Mesdames et Messieurs, veuillez éteindre vos appareils électroniques”.
Cette ritournelle, grand classique de l’aéronautique, ne manque jamais d’étonner. Quoi? Un simple smartphone suffirait à mettre en péril un vol commercial ? Ne faudrait-il pas alors éteindre systématiquement son téléphone en montant dans sa voiture, laquelle est loin de subir une batterie de tests aussi intense qu’un avion de ligne ? Comment, dès lors, douter des effets potentiellement néfastes de ces appareils électroniques si puissants sur nos organismes ? Et comment savoir si mon perfide voisin assis près du hublot n’a pas rempli son sac de plusieurs téléphones allumés en permanence, à l’insu de l’hôtesse imprudemment dépourvue de détecteur RF ?
Plus sérieusement, on comprend aisément que la précaution n’implique pas forcément le danger, et que les compagnies aériennes sont contraintes de limiter les ardeurs électroniques de leurs passagers sans pour autant avoir les moyens de les empêcher réellement de “nuire” ni même de justifier clairement leurs restrictions. D’où l’intérêt de l’adoption par l’Agence européenne de la sécurité aérienne de nouvelles consignes, claires et généralisées, pour l’utilisation des appareils électroniques à bord. Outre l’aspect sécuritaire, les compagnies pourront bientôt offrir des services – dûment monnayables – 3/4G ou Wi-Fi à bord, et se mettront donc à encourager leurs clients à… allumer leurs appareils électroniques.