Les politiques tentent un sauvetage de la dernière chance. Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a obtenu un délai de 3 mois qui doit servir à évaluer la crédibilité d’une offre de reprise de l’outil industriel. Quant à Maryse Joissains, présidente de la Communauté d’agglomération des pays d’Aix, elle demande une action diplomatique envers les Etats-Unis et l’Allemagne, pays d’origine des deux propriétaires successifs de l’usine de Rousset.
Le plan social, annoncé fin novembre et affectant 153 emplois, n’aura pas suffi à endiguer les difficultés structurelles de LFoundry, à Rousset (Bouches-du-Rhône). Le tribunal de commerce de Paris a, en effet, prononcé, fin décembre, la liquidation judiciaire de l’entreprise. Celle-ci employait quelque 630 salariés sur ce site.
LFoundry avait été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris le 28 juin dernier et la procédure avait été accompagnée d’une période d’observation de six mois.
Le site connaît une situation financière délicate depuis la vente par Atmel, en 2010, de son unité de fonderie de semi-conducteurs à l’Allemand LFoundry. Les commandes ont chuté en raison de la non reconduction d’un contrat avec ce groupe américain pour la production de tranches de silicium, lequel a pris fin en juin.
L’échéance du contrat de sous-traitance, qui avait été accordé pour trois ans par Atmel, et le retrait au mois d’avril d’une offre de partenariat par un Fonds d’investissement public (PIF) d’Arabie Saoudite ont accru les dettes de l’entreprise.
Maryse Joissains, présidente de la Communauté d’agglomération des pays d’Aix (CPA), a proposé une table ronde avec les collectivités le 11 janvier prochain pour trouver des financements après la liquidation judiciaire de l’entreprise. Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a par ailleurs obtenu un délai de 3 mois qui doit servir à évaluer la crédibilité d’une offre de reprise de l’outil industriel. Les employés de l’usine de semi-conducteurs espèrent toujours trouver un repreneur, mais les espoirs en ce sens semblent bien minces, alors que la période d’observation est maintenant terminée.
Selon Maryse Joissains, le précédent propriétaire, Atmel, a bénéficié “de millions d’euros d’aide de la CPA en remise de taxe professionnelle, et n’a pas respecté ses engagements de commandes” et le propriétaire actuel, LFoundry, “a démembré financièrement la société pour rapatrier les fonds en Allemagne et Italie”. Aussi, elle demande une “action diplomatique de l’Etat” vers l’Allemagne et les Etats-Unis.
Le groupe allemand LFoundry fait l’objet d’une information judiciaire du parquet de Paris pour abus de biens sociaux, les employés l’accusant d’avoir fait disparaître 20 millions d’euros des comptes de l’entreprise aixoise.