Le nouveau plan gouvernemental en faveur de l’innovation arrive après de nombreux rapports et missions. Il est construit autour de quatre axes, qui structurent 40 mesures.
D’abord annoncé, dès lundi 4 novembre, par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, puis le lendemain par plusieurs ministres, dont Fleur Pellerin, ministre en charge de l’Economie numérique et Geneviève Fioraso, ministre de la Recherche, le plan gouvernemental en faveur de l’innovation arrive après de nombreux rapports et missions, en particulier les missions confiées respectivement à Pierre Tambourin et Jean-Luc Beylat, puis à Anne Lauvergeon à travers la Commission “innovation 2030”, comme l’a d’ailleurs souligné Fleur Pellerin lors de son discours de présentation de ce plan.
Elle assure cependant que “le temps des rapports est terminé” et que “nous sommes désormais dans le temps de l’action politique”, tout en avertissant qu’“il ne s’agit pas d’un plan avec des milliards d’euros”. Avec peu de moyens, le gouvernement compte donc faire beaucoup pour l’innovation puisque ce plan est présenté sous forme d’une liste d’actions dont la rédaction est consignée dans un document de 87 pages ! “Le verrou, c’est changer nos pratiques et notre logiciel de pensée surl’innovation”, estime Fleur Pellerin.
Dans ce document, nous trouvons beaucoup de mesures déjà existantes ou se référant à des programmes existants comme les investissements d’avenir, les 34 plans pour ” la nouvelle France industrielle ” ou encore les sept défis thématiques de la commission Lauvergeon.
“Il n’existe pas de mesures miracles, c’est un véritable modèle d’innovation à la française qu’il faut faire émerger. Et cette nouvelle donne, nous l’avons construite autour de quatre axes, qui structurent 40 mesures”, explique Fleur Pellerin.
Le premier axe est l’innovation par tous. Il se traduira par un soutien aux projets de développement de la culture de l’entrepreneuriat et de l’innovation, avec 20 millions d’euros dans le Fonds National d’Innovation créé au sein du programme d’investissements d’avenir, et la création d’une “bourse des nouveaux entrepreneurs”. Cette bourse sera dotée d’une dizaine de millions d’euros par an. Elle sera portée par BPI France, et viendra compléter le concours du Ministère de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur pour les chercheurs qui veulent créer une
entreprise.
Le deuxième axe concerne l’innovation ouverte. “L’innovation ne se planifie pas : elle émerge de la rencontre d’acteurs d’univers différents. Ce sont ces rencontres qu’il faut stimuler, entre laboratoires et entreprises, entre grands groupes et PME, entre entrepreneurs et financeurs, en soutenant la dynamique des écosystèmes”, précise la ministre
A cet effet, les pouvoirs publics mobiliseront les grands groupes à travers un “partenariat pour l’innovation ouverte” qui sera signé d’ici début 2014 avec les principales organisations représentant les entreprises. Les sujets visés seront l’essaimage, le “corporate venture”, le mécénat de compétences, la commande privée innovantes, les partenariats grande entreprise/PME innovante, …
Le troisième axe du plan est l’innovation pour la croissance. Dans ce cadre, deux mesures seront prises : la première est le soutien à l’industrie du financement de l’innovation, avec des mesures de simplification pour les FIP et les FCPI, un amortissement fiscal pour les investissements des grandes entreprises dans des PME innovantes, et un assouplissement prévu sur les Sociétés d’Investissement de Business Angels. Ensuite, le pôle innovation de BPI France sera renforcé de manière ambitieuse, afin d’accompagner la croissance des PME et ETI innovantes, en soutien aux dynamiques régionales. Ce renforcement passe par le plan de transformation interne “Nova” porté par BPI France, notamment avec le fonds Large Ventures, d’un montant de l’ordre de 500 millions d’euros, qui intervient en coinvestissement du privé.
Enfin, le quatrième axe sera celui de “l’innovation publique” avec deux mesures principales. Tout d’abord la création d’une instance d’évaluation des politiques d’innovation à l’intérieur du
Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective. Combien dépensons-nous ? A quoi servent les euros investis ? Combien d’emplois sont créés ? Ensuite, la médiation
interentreprises évolue. Elle sera chargée de monter en son sein une médiation de l’innovation, en réponse à une vieille revendication des entreprises innovantes, notamment à travers le Comité Richelieu.
En savoir plus sur http://lentreprise.lexpress.fr/innovation/fleur-pellerin-plan-innovation-ou-plan-communication_43983.html#h5qUh2ffHzUi2CK1.9
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