Couverture ElectroniqueS n°127

Les appareils photo numériques continuent la course aux pixels, intègrent des processeurs toujours plus puissants, des écrans LCD de meilleure qualité, tout en affichant des prix en baisse. Avec 46 millions d'appareils photo numériques vendus en 2003 et une croissance prévue de 20 % par an pour les cinq années à venir, les fabricants se doivent de maintenir leurs efforts d'innovation pour se démarquer de leurs concurrents. Multiplication du nombre de pixels, augmentation de la puissance du processeur, réduction du prix de vente sont les principales armes déployées pour rester dans la course. Le salon PMA (Photo Marketing Association), qui s'est tenu à Las Vegas en février dernier, a permis de se faire une idée des dernières tendances, la plupart des modèles présentés devant être commercialisés au printemps prochain.Comme chaque année, le nombre de pixels des appareils continue à croître. Les modèles d'entrée de gamme à 1 ou 2 millions de pixels sont désormais à peu près inexistants, remplacés par des appareils à 3 millions de pixels. En haut de l'échelle, on assiste à une prolifération des capteurs à 8 millions de pixels (aussi bien dans le domaine des compacts que des reflex à objectifs interchangeables). Cette amélioration de la définition des appareils s'accompagne d'une baisse de prix marquée en comparaison de la génération précédente. Ainsi, le Kodak EasyShare 7300 (voir photo), un appareil d'entrée de gamme de 3 millions de pixels, sera bientôt commercialisé à environ 130 dollars (soit un peu plus de 100 euros). Il y a seulement trois ans, un appareil semblable aurait coûté plus de 400 euros.Les “ yeux rouges ” éliminés dans l'appareilLes systèmes de stabilisation d'image, apparus il y a quelques années sur les objectifs haut de gamme, sont désormais intégrés à certains appareils numériques. Ils permettent de réduire le flou de bougé et facilitent la prise de vue en faible luminosité. Dans le cas du Dimâge A2 de Minolta (voir photo), le dispositif agit directement sur le capteur d'image (ce système “ Anti-Shake ” était déjà présent sur le Dimâge A1 lancé l'an dernier). En pratique, le CCD est fixé sur une plate-forme mobile contrôlée par deux actuateurs (dans les deux axes x et y). Le système analyse les données provenant de deux capteurs d'accélération et applique un mouvement inverse sur le CCD. Dans le cas du PowerShot S1 IS (voir photo) de Canon, le stabilisateur agit sur les lentilles du bloc optique pour recentrer l'image focalisée sur le capteur, en fonction des microdéplacements de l'utilisateur. L'augmentation de la puissance des processeurs se traduit non seulement par une amélioration de la qualité des images, traitées directement dans l'appareil (amélioration du contraste, diminution du bruit, meilleur rendu des couleurs), mais aussi par l'apparition de nouvelles fonctionnalités, comme la suppression des “ yeux rouges ” ou l'enregistrement de séquences vidéo en VGA (640 x 480). Deux modèles présentés (le Coolpix 5200 de Nikon et le Photosmart R707 de Hewlett-Packard) font ainsi disparaître automatiquement l'effet “ yeux rouges ” en traitant les images dans l'appareil, ce qui évite le passage par un PC et les fastidieuses manipulations d'un logiciel de traitement d'image. Ces appareils intègrent un logiciel capable de localiser les yeux sur un visage et de griser ou noircir la couleur rouge apparue dans la pupille sous l'effet du flash.Autre fonctionnalité nouvelle rendue possible grâce à des processeurs plus puissants : la possibilité d'enregistrer des séquences vidéo de qualité, plus seulement limitées à des clips de quelques secondes en petit format (au mieux 320 x 240 jusqu'à maintenant), mais des images proches d'une qualité TV (en VGA : 640 x 480) et dont la durée ne sera bientôt plus limitée que par la taille des mémoires flash amovibles (qui dépasse désormais le gigaoctet). Ainsi, le Canon S1 IS ou le Minolta Dimâge A2 peuvent tous deux enregistrer en VGA des séquences de plusieurs minutes. Le S1 IS peut même atteindre une heure de vidéo en qualité QVGA (320 x 240) sur une carte de 1 Go. Mieux, les fabricants de circuits intégrés Zoran et Texas Instruments ont présenté la dernière génération de leurs processeurs dédiés aux appareils photo numériques : ils sont d'ores et déjà capables d'encoder en temps réel des séquences vidéo en MPEG-4 de qualité VGA ! Enfin, une des dernières limitations importantes des appareils numériques par rapport aux argentiques vient de tomber avec l'arrivée des premiers viseurs LCD de plus de 900 000 pixels (points RVB). Ce type de viseur, jusqu'à maintenant limité à 235 000 pixels pour les meilleurs d'entre eux, ne permettait pas au photographe de vérifier la profondeur de champ. Il devait donc se fier au système autofocus de son appareil pour le réglage de la netteté ou se replier sur un appareil reflex avec viseur optique (qui ne retransmet pas exactement l'image numérique obtenue par le capteur d'image). Le Dimâge A2 sera probablement le premier appareil à intégrer un viseur de 922 000 pixels qui permet au photographe, selon Minolta, de visualiser précisément la profondeur de champ de l'image.

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