Couverture ElectroniqueS n°127

La gamme de tiroirs PXI 3000 d'Aeroflex et ses logiciels associés fournissent une solution complète pour le test de composants et sous-ensembles radiocoms. Elle avait été précédée de plusieurs modules PXI dédiés aux mesures radiofréquences en provenance d'une poignée de constructeurs. De telles offres permettent de combiner vitesse de test, faible encombrement et prix attractifs. Né en 1997 à l'initiative de National Instruments, le bus PXI (PCI extensions for instrumentation) a rapidement vu croître le nombre de produits compatibles : environ 800 actuellement, en provenance de plusieurs dizaines de sociétés, soit plus de deux nouveautés en moyenne par semaine ! Son marché annuel est de l'ordre de 100 M$ et devrait augmenter de quelque 30 % chaque année. Les applications de ce bus d'instrumentation modulaire dépassent d'ores et déjà l'acquisition de données avec la disponibilité de testeurs de cartes chez GenRad/Teradyne, Larisys et Rohde & Schwarz, et l'arrivée de multiples tiroirs d'instrumentation (multimètres, oscilloscopes, générateurs de signaux arbitraires, notamment). Mais la série PXI 3000 d'Aeroflex confère ses lettres de noblesse au standard en le faisant entrer de plain-pied dans le monde de la mesure radiocom. Certes, depuis deux ans, quelques modules d'instrumentation RF sont apparus chez Ztec, National Instruments et Pickering Interfaces : la première société a sorti début 2003 un milliwattmètre crête, susceptible de fonctionner en fréquencemètre et en analyseur d'intervalles de temps ; la seconde a lancé en 2002 lors de son traditionnel show de l'été, NI Week, qui se tient dans son fief d'Austin, un analyseur de signaux RF, le PXI 5660. L'américain Ztec développe un produit similaire, dont la gamme pourra aller jusqu'à 18 GHz lorsqu'il sera associé à un translateur de fréquence, également en développement. Un autre translateur de fréquence chez Ascor (Acquisys) étend à 6 GHz les possibilités du module d'analyse de National Instruments ; et son application à la famille PXI 3000 est sans doute envisageable. De son côté, Pickering Interfaces, qui commercialise sous sa marque les produits Ztec (les deux sociétés sont aussi distribuées en France par Acquisys), présente depuis peu un atténuateur programmable 3 GHz et s'apprête à lancer un millivoltmètre RF. Enfin, on mentionnera pour mémoire le synthétiseur 3 GHz conçu par le français Anacad, qui aura eu une vie éphémère puisqu'il n'est plus en vente aujourd'hui. Bref, des modules PXI pour la mesure RF, il commence à y en avoir et, qui plus est, ils sont tous au format 3U. L'annonce d'Aeroflex est toutefois doublement remarquable : d'une part, parce qu'elle émane d'une société qui compte parmi les leaders de l'instrumentation radiofréquence, ce qui crédibilise définitivement l'alliance PXI-RF ; d'autre part, parce qu'on n'a pas affaire à un simple module matériel, mais à une gamme d'outils matériels et logiciels permettant la constitution d'un banc complet pour le test, en validation ou en production, de composants, sous-ensembles et terminaux mobiles pour les systèmes de radiocommunications. Aeroflex a même pris la précaution de mettre à disposition une ressource de commutation adaptée à ses tiroirs de génération et d'analyse (encadré). La firme américaine ne se contente pas de commercialiser des modules PXI, chacun étant livré avec son pilote Visa Plug&Play et un panneau avant virtuel dans l'environnement LabView. Ils sont accompagnés, le cas échéant, de logiciels pour applications de mesure GSM/Edge ou UMTS. La société propose aussi des configurations de test standard, incluant châssis et contrôleur, et même la réalisation de systèmes dédiés dont les fonctions sont définies par l'utilisateur qui en finance le développement. Par ailleurs, à l'en croire, ses quatre modules PXI 3000 sont un premier pas : dès lors, il faut s'attendre à la voir poursuivre la déclinaison de son savoir-faire en instrumentation traditionnelle sous la forme de ressources PXI. La concurrence ne reste pas inactive L'analyseur PXI d'Aeroflex n'est pas seul sur le marché. Il a été précédé par le modèle PXI-5660 de National Instruments, mentionné plus haut. Et Ztec devrait lancer un produit comparable, dont la sortie annoncée l'an passé a été différée : sa particularité sera de fonctionner jusqu'à 18 GHz et de fournir une bande passante d'analyse de 60 MHz. Des logiciels d'application sont prévus pour l'étude de signaux correspondant à des standards radiocoms 2G et WLan. Pour sa part, le PXI-5660 se compose du module triple largeur PXI-5600, qui est un convertisseur en fréquence basse 2,7 GHz, et du numériseur simple largeur PXI-5620. A 1 GHz, son bruit de phase est de -95 dBc/Hz à 30 kHz de la porteuse, son point d'interception du troisième ordre de +12 dBm et sa densité de bruit de -135 dBm/Hz. L'étage d'entrée RF supporte jusqu'à +20 dBm et son atténuateur est réglable de 0 à 50 dB par pas de 10 dB. L'analyseur de National Instruments est livré en version de base avec le logiciel Spectral Measurement Toolset (SMT). Celui-ci donne accès à une palette complète de fonctions spectrales, fournit des possibilités d'analyse de modulation et un affichage en trois dimensions du type spectrogramme (représentation de la puissance codée en couleur en fonction de la fréquence et du temps). La firme d'Austin devrait étoffer son offre RF ce mois-ci avec le générateur de signaux vectoriels PXI-5670. Nous y reviendrons. Le tableau résume quelques-unes des caractéristiques des trois solutions d'analyse PXI du marché, en particulier celles qui sont liées à la numérisation des fréquences intermédiaires. Signalons, pour terminer, qu'Ascor annonce un convertisseur en fréquence haute qui élargira à 6 GHz la gamme couverte par les tiroirs de génération PXI de National Instruments et Aeroflex. (*) En comparaison avec le bus VXI, le gain est nettement moindre. La version 2 de ce standard permet des transferts sur le fond de panier à 80 Mo/s, alors que la version 3.0 qui vient d'être finalisée ira jusqu'à 160 Mo/s avec une connectique inchangée (l'évolution du VXI, ou VME extensions for instrumentation, suit naturellement celle du bus VME pour lequel il est déjà question de 320 Mo/s avec le protocole 2eSST). Télécharger le tableau Le combineur : une ressource de commutation adaptée au test RF Conçu pour être utilisé avec les tiroirs de génération et d'analyse 3020 et 3030, ou autres instruments équivalents, le combineur à quatre ports bidirectionnels 3060 est un module simple largeur qui couvre les fréquences de 300 MHz à 2,5 GHz. La disponibilité de ce produit simplifie la conception du banc, en évitant l'emploi d'un combineur externe et un routage des signaux dans l'interface de test. Il offre un port de test qui sera associé, le plus souvent, à un ou deux générateurs et à un analyseur connectés aux autres ports. Le port de test peut recevoir les signaux combinés de deux ou même trois générateurs. Le module 3060, qui vaut environ 2 900 euros, est fourni avec des données de réponse en fréquence stockées en interne. Acheminées via le bus de fond de panier, celles-ci peuvent être utilisées pour ajouter un offset adéquat aux stimuli envoyés par le tiroir 3020 et corriger les résultats de mesure du numériseur 3030.

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