Couverture ElectroniqueS n°127

L'arrivée de la télévision mobile personnelle et de la radio numérique, fin 2008, est de bon augure pour les fabricants de matériels audiovisuels, si toutefois le modèle payant n'est pas le seul à être retenu par les diffuseurs, estime le Simavelec. Promis pour la fin de l'année 2008, le début du déploiement de la télévision mobile personnelle (TMP) et de la radio numérique sur le territoire français est porteur de promesses en terme de progression des ventes de matériels audiovisuels dans l'Hexagone. De nombreux produits sont concernés par ces nouveaux services : téléphones multimédias, lecteurs de DVD portables, lecteurs audio-vidéo portables MPEG-4 pour la TMP ; récepteurs numériques dédiés, mais aussi autoradios, radio-réveils, radios équipées de lecteurs de CD, chaînes Hi-Fi, concernant la radio numérique. Selon les estimations de l'institut GfK et du Simavelec (Syndicat des industries de matériels audiovisuels électroniques), il devrait se vendre 950 000 lecteurs de DVD portables et 4,47 millions de baladeurs audio-vidéo sur le marché français en 2008 (voir illustration). Concernant la radio numérique, nous ne disposons pas encore de chiffres de marché précis, car un grand nombre de produits sont concernés, souligne Jean-Robert Marenco, responsable des produits audiovisuels de Philips France. 2008 ne devrait en fait marquer que le début d'une phase de croissance plus soutenue, puisque le véritable décollage du marché bénéficiant des services de la TMP et de la radio numérique n'est prévu qu'en 2010. Concernant la TMP, les pouvoirs publics estiment, en effet, qu'une couverture de 30 % de la population française sera atteinte à cette échéance. 15 millions d'utilisateurs au Japon et en Corée pour la TMP gratuiteNéanmoins, les perspectives ne seront favorables que si les diffuseurs ne misent pas uniquement sur le modèle payant, estime le Simavelec. « Alors que les messages affirmant que la Télévision mobile personnelle (TMP) ne peut être lancée en France que selon un modèle payant se multiplient, il n'est pas trop tard pour souligner qu'un autre modèle est possible, et que la télévision mobile a bien plus de chances de réussir en France si le modèle gratuit se développe », affirme l'organisation professionnelle. Les chaînes retenues pour la TMP, au nombre de treize, seront désignées en avril 2008 par le CSA, lequel leur laissera le choix du modèle économique, payant ou gratuit. S'y ajouteront trois chaînes préemptées par l'Etat : France 2, Arte et une troisième chaîne publique à déterminer. Dans les faits, France Télévision est en faveur du modèle gratuit, tandis que les diffuseurs apparus plus récemment dans le paysage audiovisuel français avec l'arrivée de la TNT, tels que BFM TV ou NRJ 12, militent davantage pour le modèle gratuit. Le coût de la diffusion sur ter minal mobile est, semble-t-il, modeste puisqu'il est évalué entre quatre et six millions d'euros par an. Pour le Simavelec, la vocation première de la TMP est de prolonger la TNT en lui donnant la mobilité. C'est ce modèle qui a le plus de succès dans le monde : plus de 15 millions d'utilisateurs de la télévision mobile, au Japon et en Corée ont adopté le modèle gratuit, alors que les modèles payants sont loin d'avoir rencontré le même succès : 600 000 utilisateurs en Italie, où les opérateurs sont de plus en plus réservés, quelques milliers en Allemagne, Finlande et Grande-Bretagne, souligne le SimavelecLes industriels sont disposés à examiner les modalités d'une sorte de « redevance » perçue sur la vente de chaque terminal mobile qui permettrait de participer au financement des réseaux, un peu sur le modèle de la contribution environnementale perçue pour le traitement des déchets électroniques en fin de vie. « Un montant de l'ordre de 10 euros serait acceptable par les consommateurs et permettrait d'assurer le succès de la TMP à grande échelle », estime Bernard Heger, délégué général du Simavelec. Un parc important de terminaux susceptibles de recevoir la TMP pourrait ainsi être créé sans délai. Le syndicat préconise que le modèle payant (sous forme d'abonnement mensuel à la chaîne ou inclus dans un forfait global à hauteur d'environ 10 euros par mois) soit réservé aux téléphones mobiles, tandis que le modèle gratuit (avec redevance à l'année) serait appliqué aux produits audiovisuels portables.

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