Couverture ElectroniqueS n°127

Un nouveau programme de développement des sites de Crolles et de Grenoble pour la période 2008-2012 est en cours de validation par les pouvoirs publics. Le montant des subventions qui seront accordées et les noms des partenaires qui se joindront à ce programme font encore l'objet de négociations. Depuis l'annonce, en début d'année dernière, des défections de Freescale et de NXP (voir par exemple EI n° 640), se posait la question du maintien dans la région Rhône-Alpes – et plus particulièrement à Crolles –, d'un pôle de technologies avancées en nanoélectronique. STMicroelectronics, ayant à c&oelig;ur de poursuivre l'action entamée il y a cinq ans avec le soutien de l'Etat dans le cadre de « Crolles 2 », a présenté, en juillet dernier, un nouveau programme de développement des sites de Crolles et de Grenoble pour la période 2008-2012. Le programme présenté inclut une demande de subventions pour STMicroelectronics et l'ensemble des partenaires du futur programme, dont les noms n'ont pas encore été totalement arrêtés. Pour conserver une taille critique au plan mondial, une alliance avec de nouveaux partenaires est en effet indispensable. Le retour de Freescale est évoquéEn réponse à cette proposition, l'Etat s'est d'ores et déjà dit « prêt à tenir son rôle pour le maintien d'un écosystème d'exception autour de Crolles-Grenoble dans le secteur de la nanoélectronique », a tenu à préciser le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Emploi. « L'objectif est de maintenir de fortes capacités en nanoélectronique, tant en R&D qu'en production », explique Stanislas Pottier, conseiller de la ministre de l'Economie, Christine Lagarde. « Certains acteurs importants du monde des semiconducteurs sont entrés dans la logique du “ sans usine ”, d'autres privilégient des structures intégrées avec des partenaires de recherche et de production. C'est cette seconde option que nous avons décidé de soutenir et il faut que STMicroelectronics s'engage en ce sens », ajoute Stanislas Pottier. En raison de coûts de fabrication élevés, STMicroelectronics semblait avoir fait le choix de devenir de plus en plus « fab-lite » pour ses circuits numériques avancés, et certaines fabrications avaient été confiées à TSMC, entraînant une réduction des investissements de production à Crolles. C'est donc un renversement d'option stratégique qui s'opère. Suite à l'alliance technologique avec IBM qui a fait entrer STMicroelectronics comme partenaire de production sur son pôle de technologies nanoélectroniques, à Albany, dans l'Etat de New York (voir EI n° 652), l'Américain devrait, à son tour, devenir un partenaire de choix – au moins en terme de R&D – sur le pôle technologique de Crolles. Quels pourraient être les autres partenaires du nouveau programme ? Les candidats possibles figurent probablement parmi les entreprises impliquées au sein de l'alliance créée par IBM (notamment Samsung, AMD, Infineon, voire Freescale, qui selon notre confrère Les Echos, négocierait son retour au sein de la nouvelle alliance. Les partenaires historiques de la société franco-italienne, notamment le Leti, des PME de la région, ainsi que le pôle de compétitivité Minalogic, devraient également être impliqués dans le nouveau programme. Les Echos ont évoqué un investissement de 1,2 milliard d'euros pour le nouveau programme, mais ce montant n'a pas été confirmé officiellement, car beaucoup de points doivent encore être négociés. « Ce montant, ainsi que les subventions apportées, dépendront des engagements que STMicroelectronics sera prêt à souscrire, ainsi que de la réponse qu'apporteront les collectivités locales », indique le ministère de l'Economie. Le programme présenté par STMicroelectronics a été validé techniquement par les services de l'Etat. Il reste à valider les engagements réciproques. Bercy souhaite que des négociations puissent être rapidement finalisées avec l'entreprise et les collectivités locales concernées, sur le montant (qui prendra en compte le bénéfice de l'amélioration du dispositif du crédit impôt recherche depuis le 1er janvier 2008) et les conditions du soutien qui pourra être apporté, ainsi que sur les engagements qui devront être fournis en contre partie par l'entreprise. L'Etat a demandé à son représentant dans la région, le préfet de l'Isère, de formaliser les négociations avec les collectivités locales concernées, afin de parvenir « au plus vite » à un accord sur les engagements de l'ensemble des parties. Selon Stanislas Pottier, « ces négociations devraient être finalisées d'ici à quelques semaines ». Viendra ensuite le processus de ratification par les autorités bruxelloises qui devrait, quant à lui, prendre plusieurs mois. En même temps qu'il annonçait la poursuite de son engagement à Crolles et à Grenoble, l'Etat français a voulu réaffirmer son engagement stratégique envers la nanoélectronique en augmentant sa participation dans STMicroelectronics. Par l'intermédiaire du CEA, il vient, en effet, d'acheter des actions de STMicroelectronics auprès de Finmeccanica, à hauteur de 2,85 % du capital de la société, de sorte que les participations françaises et italiennes se situent désormais au même niveau d'environ 13,75 %.

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