Le syndicat français de la sous-traitance milite pour la mise en place d’une stratégie de prévision chez les fournisseurs de composants comme chez les clients de la sous-traitance. Il exige des commandes fermes de la part de ces derniers pour parer à des désistements intempestifs aux conséquences dramatiques.
Le Snese, syndicat français de la sous-traitance, part en guerre contre les clients qui imposent à la profession «l’achat de composants sans la garantie de commandes fermes». Ce comportement déloyal aurait en effet pris de l’ampleur avec la crise.
Il s’ajouterait à des délais d’approvisionnement en composants en augmentation sensible : l’an passé, leur moyenne aurait ainsi plus que doublé, à dix semaines, selon le syndicat. Ce alors que le délai moyen de fabrication de la sous-traitance diminue, quant à lui, sans cesse : il égalait 3 semaines en 2009.
« Le refus des clients de prendre leur part de risque dans l’achat des composants spécifiques conduit d’une façon inéluctable les fabricants d’électronique vers l’asphyxie », conclut le Snese. En effet, les sous-traitants doivent aujourd’hui commander et payer des composants sans avoir la certitude qu’ils seront achetés par les clients, en même temps que gérer des stocks pléthoriques de références.
«Imaginez la déconvenue d’une entreprise lorsqu’elle apprend que son client ne donne pas suite à une commande alors qu’elle a acheté tous les composants nécessaires!», déplore le Snese. Et de conclure : «Elle n’a alors pour recours que d’espérer une nouvelle et très hypothétique commande, ou de tenter de revendre ces composants, ce qui lui occasionnera une perte d’au moins 30%».
Le syndicat milite pour une stratégie d’anticipation de la part des donneurs d’ordres, stratégie s’appuyant sur des commandes fermes de la part de ses clients. Il souhaite également des engagements à long terme pour les prix et les délais de livraison de la part des fournisseurs. «Or, nous avons constaté ces dernières semaines une réticence de la part des distributeurs pour des engagements supérieurs à trois mois», déplore cette organisation.