Couverture ElectroniqueS n°127

Les deux connecticiens ont vu leurs ventes trimestrielles fortement chuter fin 2008 et s'attendent à un début d'année encore plus difficile. Molex annonce un durcissement de son plan de restructuration. Alors qu'Amphenol a fait mieux que limiter la casse, d'un point de vue purement comptable s'entend (voir EI n° 682), Tyco Electronics et Molex ont, sans surprise, été lourdement touchés par la crise lors des trois derniers mois de l'année dernière. Ainsi, Tyco Electronics a-t-il vu ses ventes trimestrielles plonger de 21 % par rapport à celles du dernier trimestre 2007, à 2,8 milliards de dollars. Dans le même temps, la société n'a pu éviter de contracter une perte opérationnelle de 21 M$, alors qu'elle avait dégagé un bénéfice d'exploitation de 472 M$ un an plus tôt. Avec près de 2 Md$, les ventes trimestrielles de la division composants électroniques de l'Américain (connecteurs, câbles, relais, commutateurs, fusibles, dalles tactiles, capteurs, etc.) ont chuté plus fortement encore (- 25 % en un an). Cette activité a surtout été impactée par les secteurs de l'automobile (- 31 %), de l'informatique (- 30 %), des télécoms (- 19 %) et de l'industriel (- 9 %).Sur le créneau de l'automobile, c'est en Europe que les ventes de Tyco Electronics ont été le plus affectées (- 36 %), avec pour conséquences l'annonce de la fermeture de deux usines en France (Chapareillan et Val-de-Reuil) et d'une autre en Espagne (voir EI n° 674). Pour Molex, c'est pire. Car si le dauphin de Tyco en connectique a subi une baisse de son CA trimestriel équivalente à celle de son concurrent (- 20,8 % sur un an), à 667 M$, ses per tes opérationnelles ont, elles, atteint 101,5 M$ au quatrième trimestre, contre un bénéfice d'exploitation de 80,1 M$ un an plus tôt. Mais ce qui inquiète le plus ces sociétés aujourd'hui, c'est la perspective d'un premier trimestre 2009 encore plus mauvais. Ainsi, Tyco Electronics prévoit-il un effondrement de 32 %, voire 35 %, de son chiffre d'affaires trimestriel par rapport au premier trimestre 2008. La société fonde ces estimations sur la chute de 35 % de ses prises de commandes enregistrées au quatrième trimestre 2008 (- 34 % pour la division composants électroniques, avec un book-to-bill de seulement 0,88). Molex, lui, table sur des ventes comprises entre 500 M$ et 570 M$ au premier trimestre 2009 qui tiennent compte d'une baisse de 34,5 % en un an (29,4 % en séquentiel) de ses prises de commandes lors des trois derniers mois de l'année 2008.La réduction des coûts à tout prix !Face à « cette crise quasiment sans précédent », selon les propres mots de Tom Lynch, p-dg de Tyco Electronics, les deux Américains sortent l'arme habituelle de la restructuration, à l'instar de leur compatriote Amphenol, pourtant largement bénéficiaire au quatrième trimestre, qui vient d'annoncer une réduction de 17 % de ses effectifs (voir EI n° 682). Alors que Tyco Electronics n'a rien dévoilé sur la manière dont il allait réduire ses coûts, Molex, lui, a livré quelques détails à propos du durcissement de son vaste programme de restructuration entamé en 2007 et dont peu de choses avaient été dévoilées à l'époque (voir EI n° 654). Lors du dernier trimestre 2008, Molex a notamment provisionné une charge de restructuration de 39,8 M$ liée à la réduction de ses effectifs dans toutes ses divisions (certaines sources évoquent une réduction de 25 % de son effectif global d'ici à fin mars 2009) et à la fermeture d'usines en Europe (dont celle de Villemur-sur-Tarn) et au Japon. Le numéro deux mondial de la connectique prévoit d'autres fermetures d'usines dans les mois à venir. Sont notamment concernés plusieurs sites liés au secteur automobile en Europe (dont l'usine de Kosice, en Slovaquie, où devait être délocalisée l'usine de Villemur-sur-Tarn) mais aussi en zone Asie-Pacifique. Également au programme, la consolidation de deux sites canadiens et la fermeture d'un entrepôt aux Etats-Unis. Qui plus est, l'Américain a mis en place des mesures de chômage partiel et a décidé d'abroger certains avantages sociaux de ses salariés. A partir de février, une politique de réduction des salaires, visant salariés et dirigeants de Molex dans de nombreux pays, dont les Etats-Unis, va être mise en &oelig;uvre. Ce programme devrait mener à une économie d'environ 200 M$ par an. Sauf que le coût de ce plan est évalué à 220 M$ d'ici à juin 2010, contre 125 à 140 M$ initialement prévus !

Les ventes de Tyco Electronics et Molex plongent

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