500 fournisseurs du secteur automobile risqueraient la faillite d’ici à la fin de cette année et près d’une entreprise sur trois serait en difficulté.
La reprise ressentie par l’industrie automobile européenne, notamment avec une progression du marché de 11,2% en octobre serait-elle artificielle et due uniquement aux primes à la casse consenties par plusieurs pays européens ? Tel est en tout cas l’avis de Peter Scherrer, secrétaire général de la Fédération européenne des métallurgistes. Dans un entretien à “La Tribune”, relayé par le CCFA (Comité des conctructeurs français d’automobiles), il estime en effet que le secteur automobile va traverser une période critique dans les années à venir.
«Le marché n’est pas porteur. Il y a des surcapacités. Nous allons perdre des emplois. Quand les primes à la casse vont cesser, nous pourrions faire face à de nouvelles faillites. Si les dirigeants nationaux continuent à raisonner en fonction de leurs échéances électorales, nous risquons à nouveau, comme en 2008-2009, de manquer totalement de coordination européenne. Or, que cela soit clair : le traitement national de la crise, tel qu’on l’a connu, met en péril la survie de l’industrie automobile européenne», a-t-il expliqué.
Peter Scherrer a demandé à José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, la création d’un “Conseil européen de l’automobile” pour clarifier la contribution de chaque Etat membre au secteur et avoir une vraie stratégie de restructuration.
Selon le Clepa, l’association qui représente les 5 000 fournisseurs automobiles européens, 500 équipementiers risqueraient la faillite d’ici à la fin de cette année et près d’une entreprise sur trois serait en difficulté. 200 fournisseurs auraient déjà fait faillite en juillet et plusieurs constructeurs automobiles s’inquiètent d’une rupture dans la chaîne de production suite aux défaillances de leurs fournisseurs, ajoute l’association.