Déjà présent sur les segments 8, 16 et 32 bits avec des microcontrôleurs intégrant soit des cœurs maison, soit des cœurs Cortex d’Arm, Microchip Technology s’attaque aujourd’hui aux modèles 64 bits avec ses processeurs PIC64 GX basés sur des cœurs RISC-V – même si des cœurs Arm sont également envisagés à l’avenir. D’ores et déjà disponibles, les PIC64 GX1000 s’appuient sur quatre cœurs RISC-V U54 de SiFive développant une puissance de calcul totale de 5K DMips et épaulés par un autre cœur RISC-V 64 bits (E51) chargé de contrôler le système. Capable de fonctionner en mode symétrique ou asymétrique, cette plateforme multicœur comprend en outre un bloc de cryptage de données et de démarrage sécurisé, un moteur vidéo à entrée CSI-2 et sortie HDMI 720p, et des interfaces Ethernet Gigabit, PCIe Gen2 et DDR4/LPDDR4 (16/32 bits à 1333Mbit/s). La puce est cadencée jusqu’à 625MHz et délivre 1,7 DMips/MHz et 3,1 CoreMarks/MHz. Attendus pour le mois de mars 2025, les PIC64 GX1100 seront, eux, agrémentés de capacités vidéo supplémentaires (SLVS EC, DSI-2 et H.264), d’un moteur d’interférence pour le machine learning (10 images/seconde avec un modèle TensorFlow Lite) et d’une interface DDR purement 32 bits.
Dans le même temps, Microchip a annoncé la famille PIC64-HPSC (high performance spaceflight computing) de processeurs embarqués 64 bits destinés, eux, au domaine spatial. Ils contiennent huit cœurs RISC-V 64 bits (des X280 de SiFive), capables de fonctionner en redondance (mode lockstep) et pourvus d’extensions vectorielles 512 bits. Les PIC64-HPSC délivrent l’équivalent de 26K DMips à 1GHz, ainsi que 2Tops en int8 ou 1Tops en bfloat16 pour le traitement d’algorithmes d’intelligence artificielle et de machine learning. Sont également présents un cœur RISC-V S7 à 500MHz pour le contrôle système, un commutateur Ethernet TSN ( time-sensitive network ) 240Gbit/s, des ports DDR3-2133 ou DDR4-3200, Ethernet 10Gbit/s, PCIe Gen3, CXL 2.0 et SpaceWire compatibles RMAP, ou encore des accélérateurs matériels d’accès direct à la mémoire à distance (RDMA) sur Ethernet convergé (RoCEv2) pour booster les échanges de données avec les capteurs distants. Les échantillons des PIC64-HSPC seront disponibles l’an prochain. Deux déclinaisons sont prévues : des modèles tolérants aux radiations pour les satellites en orbite basse LEO (dose d’ionisation totale TID de 50Krad, verrouillage en évènement singulier SEL de 42MeV.cm²/mg), et des versions durcies aux radiations pour les orbites lointaines et les missions spatiales (TID garanti de 100Krad et testé jusqu’à 200Krad, SEL de 78MeV.cm²/mg, certification QML-Y).