Dissolution

Le 23/06/2024 à 16:04 par Frédéric Rémond

Rattrapé par des erreurs stratégiques accumulées depuis au moins quinze ans, l’ancien fleuron français de l’informatique, Atos, est en plein marasme financier – ce qui n’est pas sans impacter l’industrie électronique française et européenne. Ses créanciers le contraignent à céder rapidement ses activités les plus précieuses : l’heure est à la curée entre créanciers, cabinets de conseil, avocats et banquiers d’affaires. Sa filiale Worldgrid, qui conçoit les systèmes de commande de centrales nucléaires opérant tant en France qu’à l’international, va ainsi d’être revendue au groupe d’ingénierie Alten pour 270 millions d’euros.
Pourtant, avant que l’Assemblée nationale ne soit dissoute, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire jurait ses grands dieux que les activités stratégiques d’Atos seraient placées sous le contrôle de l’Etat, directement, par l’intermédiaire d’EDF ou d’une société proche de l’électricien comme Assystem. Et quoi de plus stratégique que le contrôle des centrales nucléaires ? Mais les espèces sonnantes et trébuchantes ont pesé plus lourd que les promesses de souveraineté. Il en ressort que malgré les discours d’apparat, l’Etat français n’a plus prise sur le dépeçage en cours d’Atos, dont l’action, qui s’échangeait à 75€ début 2021, ne vaut aujourd’hui qu’un euro symbolique.

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