Il y a désormais fort longtemps de cela existaient, dans les catalogues des Texas Instruments, Analog Devices, Motorola et autres, des flopées de circuits DSP autonomes. Ces puces avaient pour but d’exécuter très rapidement des multiplications et additions successives, de manière bien plus efficaces que les unités arithmétiques et logiques des microcontrôleurs et de processeurs classiques. D’abord réservées à des applications spécifiques comme l’audio, elles sont ensuite devenues indispensables à tous les montages de traitement numérique, par exemple pour des fonctions de filtrage. Si indispensables que les circuits DSP ont fini par disparaître à mesure que la fonction DSP se répandait partout, que ce soit sous forme d’accélérateurs intégrés dans les microcontrôleurs et les processeurs embarqués et, pour les applications les plus gourmandes, au sein des FPGA.
Arrivera-t-il la même chose aux accélérateurs d’intelligence artificielle ? Pour l’heure, comme en témoignent les nombreuses annonces effectuées au salon Embedded World, l’intégration de l’IA prend encore de nombreuses formes dans l’embarqué, et le très haut de gamme reste l’apanage de composants dédiés signés Nvidia et consorts. Dans l’embarqué, l’industrie tâtonne d’autant plus qu’elle découvre encore les cas d’utilisation de ces algorithmes et que les modèles IA optimisés pour y répondre ne cessent d’évoluer eux-mêmes, bien plus rapidement que les algorithmes DSP dans les années 80 et 90. Il y a sans doute là une petite fenêtre d’opportunité pour quelques sociétés inventives qui, en proposant la bonne solution au bon moment, pourraient gagner des parts de marché face aux poids lourds des microcontrôleurs.