En apprenant l’abandon de l’Apple Car, les acheteurs fidèles de longue date à Apple ne seront peut-être pas ravis d’avoir participé aux marges confortables de l’Américain face à ce qui ressemble tout de même à un énorme gâchis de ressources, estimé aux alentours du milliard de dollars par an durant près d’une décennie dans un récit détaillé de Bloomberg. Y sont énumérés les multiples revirements de design, les alternances d’embauches et de licenciements et les abandons successifs de partenariats et de projets de rachats de constructeurs automobiles ; autant de valses-hésitations qui auraient englouti une part significative des ressources d’Apple sans jamais parvenir à accoucher d’un prototype abouti testé sur les routes publiques.
Nul besoin de s’inquiéter outre mesure pour Apple, dont l’avenir économique n’est pas remis en cause par cette volte-face – ce qui en dit long sur sa puissance financière. Il est permis, toutefois, d’en tirer deux remarques. La première : un marketing habile peut faire accepter des marges élevées aux clients, mais encore faut-il savoir quoi faire de l’argent récolté, surtout quand on est à la recherche d’un relais de croissance. La seconde réside dans les limites du modèle autonome promu par Apple face à des environnements ouverts comme Android : à force de vouloir tout faire tout seul, les partenariats industriels peuvent s’avérer difficiles à conclure.