La rumeur court dans des médias généralement fiables (Bloomberg, Reuters, etc.) : Intel serait sur le point de toucher plus de dix milliards de dollars dans le cadre du plan américain de subvention de l’industrie domestique de semi-conducteurs, Chips. Un plan qui, au total, comprendrait un pactole de 39Md$ en dotations directes et de 75Md$ en facilités de crédit. De son côté, GlobalFoundries s’apprêterait à toucher 1,5Md$ en cash et 1,6Md$ en prêts dans le cadre du plan Chips, acronyme de creating helpful incentives to produce semiconductors. Dix milliards de dollars, voilà effectivement une jolie incitation. Encore que : c’est un peu moins que le cash-flow opérationnel généré par Intel durant son année fiscale 2023. Et c’est à peu près ce qu’Intel recevra du gouvernement allemand pour accepter de construire une usine à Magdebourg.
Derrière Intel, d’autres fabricants dans le besoin tendent également la main invisible du marché pour recevoir l’aumône de Washington : TSMC, Samsung, Texas Instruments, Micron et d’autres encore comptent sur le plan Chips pour boucler leurs fins de mois. Dans quelles proportions, cela reste à voir : il n’est pas si aisé de comprendre comment la manne publique est distribuée entre les candidats, ni quelles en sont les contreparties, si contreparties il y a. Heureusement, au-delà de ces aides fédérales, les producteurs de puces installés aux Etats-Unis ou en passe de l’être peuvent aussi compter sur les aides locales : par exemple, GlobalFoundries s’est vu octroyer 575M$ par l’Etat de New York pour ses usines de Malta, ainsi que quelques dizaines de millions de ristournes concernant les infrastructures et l’énergie.