En électronique, l’attention des médias se porte facilement sur les processeurs ou les mémoires, dont les performances font régulièrement des bonds significatifs – ce qui signifie des articles faciles à écrire. Avec leurs progrès réguliers mais réalisés à tous petits pas, les passifs, eux, sont un peu mis de côté, ce qui retranscrit malheureusement l’attitude de bon nombre de concepteurs pour qui un condensateur ou une résistance est un composant lambda, qui ne coûte quasiment rien et qui peut facilement être remplacé. Malheureusement, car ces assertions ne sont pas toujours vraies.
Tout d’abord, et la récente pénurie de composants l’a assez prouvé, il n’est pas toujours facile de troquer un passif contre un autre, sans même aller dans des montages très spécifiques. Ensuite, ce n’est pas parce que leur prix semble souvent négligeable par rapport à celui des circuits intégrés que leur choix, dont peut dépendre la fiabilité d’un système, doit être effectué à la va-vite. Enfin, les composants passifs relèvent, eux aussi, de technologies souvent pointues. En témoignent par exemple les lancements récents de condensateurs silicium chez Rohm et d’inductances chez TDK, qui battent des records de compacité en vertu de procédés de fabrication à l’état de l’art.