L’actualité de la semaine passée avait des airs de chassé-croisé. D’un côté, le semi-blocus technologique imposé par les Etats-Unis à la Chine produit ses effets. Ainsi le fabricant chinois de puces YMTC renvoit chez eux une partie de ses employés américains, et les importations chinoises de composants commencent à diminuer de manière significative. De l’autre, la sous-traitance européenne s’organise pour répondre aux velléités de réindustrialisation du Vieux Continent, comme en témoigne la vague de rachats et d’investissements actuelle dans ce domaine.
Il faut toutefois se hâter des conclusions hâtives. La chaîne d’approvisionnement mondiale de la microélectronique est caractérisée par une forte inertie : les sites de production de composants et de cartes électroniques ne se déménagent pas en un claquement de doigts, la Chine demeure l’usine du monde et le principal fournisseur de l’économie américaine, et il faudra de profonds changements politiques, énergétiques et douaniers en Europe pour y susciter une réelle reprise industrielle.