Le 30 janvier 2022 fut un jour noir pour l’atelier de production du site Elvia Loire Valley – Ciretec – situé à Saint-Ay (Loiret) : un incendie le détruisit complètement. Des aménagements de locaux provisoires avaient été par la suite entrepris, mais la semaine dernière, une douche froide attendait les 70 salariés de la société, à savoir l’annonce par Elvia de ne pas reconstruire le site.
Contacté à ce sujet, Frédéric Cuillerier, maire de Saint-Ay et chef d’entreprise, nous a confié que « le coût de la reconstruction du site, avancé par le CEO d’Elvia PCB Alain Dietch, s’élèverait entre 25 et 30 millions d’euros, un montant que je ne retrouve pas dans mes calculs effectués de concert avec les syndicats ». L’estimation tablerait plutôt sur 20M€ (incluant le projet immobilier, les machines, etc.), sans compter la prime d’assurance évaluée à 10/12M€. Cela « ne représente pas un investissement considérable pour un fonds d’investissements tel que Tickehau Ace Capital, d’autant qu’il permettrait de sauver au moins 70/75 emplois (CDI/CDD) ».
Rappelant un carnet de commandes plein en janvier 2022 (7,5M€) qui avait justifié l’embauche de dix intérimaires, et un « chiffre d’affaires annuel attendu de 8M€ », le maire s’étonne de cette situation où l’entreprise ne devient « plus viable » […], d’autant que cela se produit à un moment où l’Etat préconise et s’engage sur un programme de réindustrialisation du pays à travers la relocalisation d’activités en France. Or, il est ici question d’industrie de défense et d’aérospatial, deux domaines en pleine expansion. Le plan social et économique d’Elvia PCB ne repose pas sur des fondements très solides […] » . Elvia PCB a bénéficié du plan France Relance en 2020, et s’était engagé à son échelle à « ne pas procéder à un PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi) pour justement réindustrialiser. Le PSE proposé par la société est finalement contraire aux conventions passées avec le CSE (Comité social et économique) général de l’entreprise et avec l’Etat. Cela est incompréhensible », déplore le maire.
Ciretec emploie des salariés dont « l’expertise est très pointue dans leur domaine, quasiment unique en France […] pour la fabrication de PCB à la demande ». On la retrouve dans des satellites allant jusqu’à Mars, mais également dans le Rafale « pour lequel le carnet de commandes est aussi bien rempli […]. La situation du carnet de commande est également valable pour le secteur aéronautique civil ».
Alain Dietch a annoncé vouloir créer un centre de contrôle technique sur la commune. Un projet « louable, à ceci près qu’il s’agirait d’une solution locative dans des bâtiments qui ne correspondent pas du tout à l’image de l’entreprise Elvia PCB. Les salariés de Ciretec et moi-même craignons que ce centre technique ne soit pas pérenne ».
Des développements sont en cours, que nous ne manquerons pas de relayer dans les semaines qui viennent.