Ariane est la garante de l’indépendance européenne en matière de lancement de satellites. Las, le télescope Euclid et la sonde Hera vont être lancés par SpaceX. En raison de l’indisponibilité géopolitique des lanceurs russes et en attendant Vega C et Ariane 6, les Européens sont contraints de se tourner vers la société d’Elon Musk. Un camouflet sans doute temporaire : le premier vol d’Ariane 6 aurait lieu dès l’an prochain. Mais commercialement, l’avantage semble être du côté de SpaceX et de ses lanceurs en partie réutilisables, même s’il est difficile d’en juger puisque les comptes de l’entreprise américaine ne sont pas publics. SpaceX bénéficie pour cela de deux avantages principaux. Le premier tient à une chaine de conception et de production beaucoup plus récente, dense et agile que celle d’Ariane, laquelle englobe des centaines d’entreprises réparties dans une douzaine de pays. Le second réside dans l’essentiel soutien technique et financier de la Nasa et des Etats-Unis, alors que les Européens ont eu tendance à rogner leurs budgets de R&D et même à préférer la concurrence comme ce fut le cas au printemps avec le satellite allemand EnMAP.