Vaudeville dans l’automobile

Le 27/06/2022 à 6:12 par Frédéric Rémond

Stellantis a claqué la porte de l’ACEA, l’Association des constructeurs européens d’automobiles, lobby très influent auprès des gouvernements nationaux et des instances européennes. Très influent… jusqu’ici. Prise début juin, la décision européenne d’entériner 2035 comme date de fin de la commercialisation des moteurs thermiques, au grand dam de l’ACEA qui militait pour un prolongement au moins pour les véhicules hybrides, a sans doute poussé Carlos Tavares à quitter le groupe de pression. Le dirigeant de Stellantis, dont les 66 millions d’euros de rémunération prévus en 2022 avaient récemment défrayé la chronique, a dans la foulée créé son propre lobby, baptisé Forum sur la liberté de mouvement. Un patronyme bien plus vague, presque poétique, mais qui ne doit pas faire oublier ses objectifs : assouplir la législation relative à l’électrification et faire supporter une part du coût de cette transition aux pouvoirs publics. On ne saurait reprocher aux industriels de faire du lobbying dans un cadre légal. C’est à la puissance publique de soutenir ce rapport de force et de faire respecter les intérêts des citoyens avant ceux des actionnaires.

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