Ces dernières années, on a assisté à une explosion des terminaux connectés. Ce sont aujourd’hui des millions et des millions d’applications, de capteurs et autres équipements connectés qui composent le réseau. Les opérateurs vont devoir s’adapter à ces changements, et le plus rapidement sera le mieux.
Rares sont les idées dans l’histoire qui ont autant promis et aussi peu donné que le réfrigérateur connecté. Exemple iconique des projections futuristes des programmes de sciences pendant des décennies, le réfrigérateur connecté alerte son utilisateur quand certains aliments arrivent à expiration ou viennent à manquer. Le premier prototype fonctionnel date de 1999, en Suède. Pourtant, je vous mets au défi de trouver un foyer qui en est équipé.
Mais l’on aurait tort de rejeter d’un seul coup tous les dérivés de la technologie M2M (Machine to Machine). L’Idate a récemment délivré ses prévisions en termes d’appareils connectés : plus de 50 milliards d’ici à 2021 et une croissance annuelle du nombre d’appareils de l’ordre de 30 % ! Et nous ne parlons pas seulement ici de réfrigérateurs. En effet, des capteurs testent constamment l’intégrité structurelle des ponts, des étiquettes RFID permettent d’identifier et de localiser les conteneurs dans les ports de commerce, et des apps surveillent en temps réel l’état de santé de patients et donnent l’alerte aux soignants quand la situation l’exige.
Ces innovations sont rendues possibles grâce à la plus grande accessibilité des capteurs et de la connectique, à la couverture Wi-Fi élargie et aux taux de pénétration croissants des terminaux mobiles. Ces dernières années, on a assisté à une explosion des terminaux connectés. De même, l’Internet n’a plus rien à voir avec les pages Web du début. Ce sont aujourd’hui des millions et des millions d’applications, de capteurs et autres équipements connectés qui composent le réseau. Cette nouvelle approche nous amène à redéfinir notre vision du réseau.
Les opérateurs vont devoir s’adapter à ces changements, et le plus rapidement sera le mieux. Frost & Sullivan a annoncé des prévisions de croissance du marché M2M de l’ordre de 33 % par an entre 2011 et 2016, avec des connexions SIM pouvant atteindre les 75 millions en seulement 5 ans.
Les objets connectés nécessitant des cartes SIM, disponibles au sein de leurs offres, le M2M constitue une forte opportunité de croissance pour ces opérateurs.
L’automatisation des réseaux sera un outil important dans la lutte pour gérer l’intensification du trafic, que ne manqueront pas de générer ces légions de terminaux et de capteurs bientôt connectés aux réseaux.
L’approche SDN (Software Defined Networking) du réseau défini par logiciel est une autre technologie qui va probablement devenir incontournable, pour les opérateurs soucieux de concevoir des applications M2M sur mesure pour les entreprises. Et ce à un prix suffisamment abordable pour rendre possible l’innovation rapide.
Le nombre croissant des applications et des services qui seront bientôt développés pour les secteurs de la santé, de la fabrication industrielle et de l’électronique grand public, de même que le niveau de demande constant des secteurs de la télésurveillance et du commerce de détail, laissent envisager une forte augmentation du nombre de terminaux. Un tel phénomène va solliciter davantage les réseaux, dont la portée va devoir être étendue. Pour que leurs réseaux puissent supporter toujours plus de terminaux connectés, tels ceux embarqués dans les véhicules, les capteurs de pollution, ou encore les compteurs intelligents, les opérateurs vont devoir les rendre plus résilients et leur allouer toujours plus de largeur de bande. Mais si la croissance annoncée du marché M2M est une formidable opportunité pour les opérateurs, il leur reste à déterminer lequel de leurs réseaux s’adaptera le mieux aux nouvelles règles du jeu.
Rodolphe Moreno (Infoblox)