Les priorités retenues par la Commission “Innovation 2030” présidée par Anne Lauvergeon intéressent l’électronique dans les domaines suivants : l’énergie, la santé et le maintien en vie dans de bonnes conditions. Dans son rapport, la Commission a en effet reconnu “le besoin croissant de sécurité de nos citoyens, qu’il s’agisse des personnes, des biens ou des informations, en parallèle à une volonté de santé et de bien-être à tout âge”. “Les innovations de demain devront répondre à ces attentes. A défaut, elles ne rencontreront pas leur marché et resteront sur étagères”, prévient-il.
La Commission “Innovation 2030”, composée de 20 personnalités (scientifiques, économistes et entrepreneurs) et présidée par Anne Lauvergeon, l’ancienne présidente d’Areva, a sélectionné sept “ambitions fortes” pour la France, “reposant sur des innovations majeures” dans un rapport remis à François Hollande.
Dans les sept “grandes ambitions” finalement retenues par la Commission, l’électronique est peu présente directement. Les entreprises du secteur pourraient cependant intervenir dans le cadre de quatre des grandes thématiques choisies, à savoir le stockage de l’énergie et le recyclage, la médecine individualisée, la “silver économie” (longévité) et la valorisation des données informatiques massives (“Big Data”), mais beaucoup moins, voire pas du tout, dans les trois autres : la valorisation des richesses marines (métaux et dessalement de l’eau de mer), les protéines végétales et la chimie du végétal. Par ailleurs, rien ne figure dans le rapport sur le très haut débit ou les “smart grids”.
Le seul espoir pour l’électronique est donc de tenter de s’insérer dans ces priorités, la Commission ayant reconnu “le besoin croissant de sécurité de nos citoyens, qu’il s’agisse des personnes, des biens ou des informations, en parallèle à une volonté de santé et de bien-être à tout âge”. “Les innovations de demain devront répondre à ces attentes montantes de la société et arriver au bon moment. A défaut, elles ne rencontreront pas leur marché et resteront sur étagères”, prévient le rapport.
Ce dernier souligne aussi que “la France présente des handicaps, avec un écosystème culturel et une organisation qui n’incitent pas à l’innovation et sur lequel il faut agir”. Fiscalité, contraintes réglementaires, conjoncture morose ou frilosité tout simplement ne facilitent pas la vie des innovateurs. Ce constat n’est pas nouveau. “La France a peur d’oser et de prendre des risques”, explique le rapport que la Commission.
La démarche de la commission se veut “très complémentaire”, selon Anne Lauvergeon, de la “nouvelle France industrielle” et ses 34 plans pour la décennie à venir portés par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Elle est censée aussi traduire les priorités fixées dès octobre 2012 par le chef de l’Etat : la transition écologique et énergétique, le vivant et le numérique. Le 2 décembre seront lancés des concours d’innovation ouverts aux entreprises qui recevraient une “subvention d’amorçage” forfaitaire. Portant sur les sept thématiques arrêtées par la commission, ils seraient dotés de 300 millions d’euros, a-t-on indiqué à l’Élysée.