La cession en Bourse par Safran de 12,57% du capital d’Ingenico rend la société de solutions de paiement plus vulnérable à des OPA.
Que se cache-t-il derrière la cession par Morpho, filiale de Safran, de 6,6 millions d’actions Ingenico, représentant 12,57% du capital de cette société ? Cette opération boursière qui permet au groupe d’aéronautique et de défense de réaliser 130 millions d’euros de plus-value (voir notre article du vendredi 15 mars), fait en effet évoluer le profil d’Ingenico en Bourse et rend la société de solutions de paiement plus vulnérable à des OPA.
“Jusqu’à maintenant, la présence du groupe d’aéronautique et de défense offrait une certaine garantie face à des tentatives d’OPA hostiles”, souligne le quotidien “Les Echos” en rappelant que fin 2010, l’américain Danaher avait déposé une offre de rachat sur Ingenico. L’Etat français s’y était alors opposé, en demandant à Safran de faire en sorte que cette cession ne puisse pas avoir lieu, considérant que la sociétérevêtait un intérêt stratégique”. [o]“Auparavant, la probabilité d’une OPA était totalement nulle. Aujourd’hui, elle ne l’est plus”, considère un analyste financier cité par les “Echos”. Pour les observateurs du dossier, il ne fait aucun doute que Safran sortira à terme du capital d’Ingenico, et cela même si Safran a déclaré qu’il comptait “demeurer un actionnaire significatif” du spécialiste français du paiement.
La société a de quoi intéresser en cette période de crise économique : fin février, elle avait publié des résultats records, avec un chiffre d’affaires en hausse de 14%, à 1,2 milliard d’euros, et un bénéfice net multiplié par deux, à près de 100 millions d’euros.