La Commission européenne a établi la liste des nouvelles priorités pour le secteur numérique et compte les proposer en 2013-2014. L’une d’elles consiste à accroître l’attractivité de l’Europe pour les investissements dans la conception et la production en micro et nanoélectronique.
La Commission européenne vient d’adopter sept nouvelles priorités pour l’économie et la société numériques. Elle souligne que l’économie numérique croît sept fois plus vite que le reste de l’économie mais que “son potentiel est actuellement bridé par un cadre politique paneuropéen lacunaire”. Ces priorités font suite à un réexamen approfondi et mettent un nouvel accent sur les éléments les plus innovants de la stratégie numérique pour l’Europe, dont la première version avait été définie en 2010.
Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission européenne, a déclaré que ses priorités sont d’augmenter les investissements dans le haut débit et de maximiser la contribution du secteur numérique à la relance de l’Europe. La mise en œuvre intégrale de cette stratégie numérique actualisée entraînerait une hausse du PIB européen de 5%, soit 1 500 euros par personne, au cours des huit prochaines années, en augmentant les investissements dans les technologies de l’information et de la communication, en améliorant le niveau des compétences numériques des travailleurs, en permettant l’innovation dans le secteur public, et en réformant les conditions générales pour l’économie de l’internet. En termes d’emplois, près d’un million de postes dans ce secteur risquent de ne pas être pourvus d’ici à 2015 si aucune mesure paneuropéenne n’est prise alors que 1,2 million d’emplois pourraient être créés par la construction d’infrastructures. Si l’on considère l’ensemble de l’économie, 3,8 millions de nouveaux emplois pourraient être créés à long terme, estime la Commission.
Les nouvelles priorités font la part belle à l’électronique et aux réseaux haut débit :
– Lancement d’une stratégie industrielle dédiée à l’industrie microélectronique et nanoélectronique, comme le demandent depuis longtemps les industriels du secteur. Le but est d’accroître l’attractivité de l’Europe pour les investissements dans la conception et la production, et d’occuper une plus grande place sur le marché mondial ;
– Création d’un nouvel environnement réglementaire stable pour le haut débit ;
– Création de nouvelles infrastructures de services publics numériques grâce au mécanisme pour l’interconnexion en Europe. La Commission accélérera la mise en œuvre des services numériques (notamment leur interopérabilité transfrontière) d’identités et de signatures électroniques, de la mobilité des entreprises, de la justice en ligne, des dossiers médicaux en ligne et des plateformes culturelles en ligne. Les marchés publics électroniques à eux seuls pourraient permettre d’économiser 100 milliards d’euros par an et l’e-gouvernement peut réduire les coûts administratifs de 15 à 20 %.
– Lancement d’une grande coalition sur les compétences et les emplois numériques. La Commission coordonnera les actions du secteur public et du secteur privé pour augmenter le nombre de stages de formation informatique, tisser des liens enseignement-entreprises plus directs, convenir de profils professionnels types, et promouvoir la certification des compétences afin de favoriser la mobilité professionnelle.
– Proposer une stratégie de l’Union européenne en matière de cybersécurité et une directive, tout en en valorisant la liberté et la protection de la vie privée de l’utilisateur.
– Mise à jour du cadre du droit d’auteur.
– Donner un coup d’accélérateur à l’informatique en nuage en s’appuyant sur le pouvoir d’achat du secteur public et en démontant les actuelles forteresses nationales et les opinions négatives des consommateurs.