Qualcomm a annoncé fin juillet qu’il renoncait à son projet de rachat du néerlandais NXP, en l’absence d’accord des autorités de régulation chinoises. Il versera une indemnité de rupture de 2 milliards de dollars, a-t-il précisé.
Après moultes tractations émaillées de nombreux rebondissements, le géant américain des semi-conducteurs Qualcomm a annoncé fin juillet qu’il renoncait à son projet de rachat du néerlandais NXP, en l’absence d’accord des autorités de régulation chinoises, et sur fond de guerre commerciale entre Pékin et Washington. Il s’agissait de parvenir à l’une des plus grosses fusions du secteur. Elle aura donc finalement échoué.
Le porte-parole du ministère chinois du Commerce, Gao Feng, n’a pas voulu dire si Pékin avait ou non bloqué l’acquisition. Il a en revanche assuré que ce dossier n’avait “rien à voir avec les frictions commerciales sino-américaines”.
“Nous continuerons à nous concentrer sur notre forte dynamique dans ces secteurs de croissance” avec un objectif de chiffre d’affaires d’environ 5 milliards de dollars pour l’exercice 2018, en hausse de plus de 70 % par rapport à l’exercice 2016, a indiqué Steve Mollenkopf, directeur général de Qualcomm.
Le projet de rachat de NXP a connu bien des rebondissements et a été plusieurs fois retardé, les deux groupes s’étant mis d’accord en avril sur une ultime date butoir pour mener la transaction, le 25 juillet au soir. Avec l’échec de la transaction, Qualcomm versera une indemnité de rupture de 2 milliards de dollars, a-t-il précisé.
Ce n’est pas la première fois qu’un tel mariage – celui entre NXP et Qualcomm avait été annoncé fin 2016 -, se heurte à des problèmes réglementaires. Dans de telles transactions de grande ampleur et ayant un impact sur plusieurs marchés, elles doivent être validées par différents régulateurs dans le monde.
Le projet avait pourtant déjà obtenu, souvent avec difficulté, l’autorisation des instances réglementaires de huit autres pays. La Commission européenne avait ouvert une enquête sur cette fusion entre les deux géants l’an dernier, avant de finalement l’autoriser en janvier.
En février, Qualcomm avait relevé son offre de rachat sur NXP – de 110 à 127 dollars l’action – alors qu’un autre fabricant de semi-conducteurs, Broadcom, avait lui-même lancé une OPA hostile sur Qualcomm, bloquée finalement par la Maison Blanche, arguant des menaces pour la sécurité nationale. Washington estimait que le rachat de Qualcomm par Broadcom, alors basé à Singapour, aiderait des entreprises chinoises à dominer le marché stratégique de l’internet mobile ultra rapide, la 5G.