Un projet de recherche entre le laboratoire normand Lusac et Thales, portant sur la fiabilité des composants électroniques en fonctionnement, a obtenu le financement de l’ANR1 Rouen. L’objectit est la caractérisation très prècise de la température de fonctionnement des composants de puissance hyperfréquences àl’aide d’une technologie Raman.
La fiabilité des équipements électroniques embarqués est un point crucial pour les activités de la branche “Systèmes terrestres et aériens” de Thales. Cela passe notamment par la caractérisation très prècise de la température de fonctionnement des composants de puissance hyperfréquences. C’est la raison pour laquelle, Thales, par le biais de son site d’Ymare (Seine-Maritime), a récemment entamé une collaloration avec le Lusac, un laboratoire situé à Cherbourg (Manche) et dépendant de l’université de Caen (Calvados). Porté par ces membres de Normandie AeroEspace (NAE), le réseau normand des acteurs du domaine aéronautique, spatial, défense et sécurité, ce projet a obtenu en décembre dernier le financement de l’ANR pour une thèse sur la fiabilité des systèmes et des composants électroniques, et plus particulièrement sur l’analyse thermique des composants en fonctionnement par spectroscopie Raman afin de déterminer avec précision la température de jonction des transistors de puissance qui seront utilisés dans les prochaines générations de radars développés par Thales.
Aujourd’hui, il est possible d’évaluer cette température de jonction soit par des mesures électriques, soit par la mesure infrarouge. Mais ces deux méthodes ne sont pas suffisamment précises, selon Thales, puisque la première permet seulement d’évaluer une température moyenne mais pas aux points les plus chauds de la structure, alors que la seconde, fréquemment utilisée, est limitée en termes de finesse d’analyse. L’objectif de l’étude conjointe Lusac/Thales est donc d’expérimenter de nouvelles techniques de mesure, en particulier la spectroscopie Raman qui permet de mesurer la température avec une grande précision sur des surfaces beaucoup plus petites. Par ailleurs, le spectre Raman permet d’éclairer les différentes couches des matériaux et, par là même, de remonter à la température aux points les plus chauds de la structure.
« Nous nous félicitons que ces collaborations puissent voir le jour en Normandie afin de renforcer l’implication de nos laboratoires sur des thématiques de pointe telle que la fiabilité des systèmes et des composants, pour concourir à la compétitivité de nos entreprises et à l’expertise sur notre territoire », souligne Philippe Eudeline, président de Normandie AeroEspace. Rappelons que le réseau NAE, dont le siège est basé sur le Technopôle du Madrillet (Rouen), a été fondé en 1998 et est présent en Haute et Basse-Normandie. Il est aujourd’hui constitué de 108 membres (grands groupes industriels, plusieurs aéroports, une base militaire, de nombreuses PME et PMI, différents laboratoires de recherche et d’établissements d’enseignement supérieur). La filière représente globalement plus de 14.200 salariés pour 2,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2014.