La Commission Européenne a autorisé l’usage du chrome hexavalent pour 4 à 12 ans, limité aux seuls membres du CMG (Amphenol, ITT Cannon, Radiall, Souriau et TE Connectivity), un groupe de connecticiens réuni sous la bannière d’Acsiel. En contrepartie, les industriels du CMG se sont engagés dans un programme de coopération innovant pour rechercher des solutions alternatives pour les applications industrielles exigeantes de l’aéronautique, de la défense, de l’espace.
La réglementation européenne Reach sur les substances chimiques avait prononcé il y a quelques années l’interdiction de l’usage du chrome hexavalent dans les procédés de finition des boîtiers de connecteurs. Une autorisation de plusieurs années vient cependant d’être accordée à un groupe de connecticiens européens déterminés à utiliser Reach comme levier d’innovation. Une victoire pour la filière de la connectique française, qui conjugue ses efforts avec ses partenaires européens pour développer de nouvelles solutions technologiques alternatives.
De l’aéronautique à l’aérospatiale, en passant par le ferroviaire et le maritime, les équipements industriels et l’automobile, les connecteurs électriques et électroniques sont partout. Embarqués dans des appareils de mesure, des calculateurs ou des moyens de transport en tous genres, ils voyagent dans l’espace, à bord des avions et des fusées, au fond des océans, sur les calottes glaciaires et dans les déserts les plus reculés… Ces conditions d’utilisation en « environnements sévères » dictent au secteur de la haute technologie et à l’industrie des connecteurs des processus de fabrication complexes, car la sécurité de leurs utilisateurs, qu’ils soient militaires en action, chercheurs au Groenland, ou civils à bord d’un avion, en dépend directement.
Parmi ces processus complexes, le traitement de surface utilise du chrome hexavalent, un produit aujourd’hui dans la ligne de mire de la Commission européenne, et en particulier de son agence chimique, l’ECHA, gardienne de la mise en application de la règlementation.
Reach (pour « Registration, evaluation, autorisation and restriction of chemicals »), est un règlement de l’Union européenne entré en vigueur en 2007, adopté pour protéger la santé humaine et l’environnement contre les risques liés à l’exposition aux substances chimiques. Cette interdiction règlementaire forte, restreinte aux fabrications dans la seule zone européenne, et ne concernant ni les fabricants ni les clients américains ou asiatiques, aurait pu inciter les entreprises européennes à choisir la solution de délocaliser la fabrication de leurs connecteurs. Mais les acteurs de la connectique française et européenne ont préféré agir de façon concertée au sein du consortium CMG(*) (Connectors Manufacturers Group) pour défendre les emplois d’une filière répondant à un marché exigeant, tout en assurant la conformité aux normes internationales.
Réuni sous la bannière du syndicat professionnel français de l’électronique Acsiel Alliance Electronique, le CMG est parvenu, après un long processus administratif de 4 ans, à obtenir une autorisation d’utilisation de cette substance en démontrant l’intérêt socio-économique et la maîtrise du risque environnemental sur les sites de production européens.
Les industriels du CMG se sont également engagés dans un programme de coopération innovant pour rechercher des solutions alternatives pour les applications industrielles exigeantes de l’aéronautique, de la défense, de l’espace… dans un horizon de 4 à 12 ans, selon les cas d’usage.
La Commission Européenne a ainsi prolongé l’autorisation de l’usage du chrome hexavalent pour 4 à 12 ans, limitée aux seuls membres du CMG, selon les états de qualification et de déploiement des solutions de remplacement. C’est ainsi que Reach incite activement les acteurs de la connectique française et européenne à conjuguer leurs efforts pour relever un défi prégnant et complexe, et à trouver des solutions alternatives innovantes. Cette opportunité de recherche et d’innovation marque la volonté du secteur de protéger les emplois sur notre territoire et contribue à renforcer les compétences dans ce secteur en France.
(*) Les sociétés actives du CMG dans cette démarche sont Amphenol, ITT Cannon, Radiall, Souriau et TE Connectivity