« Si le reconfinement devait inclure les écoles, plus de 20% des élèves n’auraient pas d’accès ou peu accès à internet », estime la SBA (Smart Buildings Alliance). Dans cette perspective, la SBA et ses membres-experts partenaires préconisent le déploiement d’un plan d’aménagement numérique des bâtiments et des quartiers.
La crise sanitaire a fait prendre conscience des lacunes du numérique dans le secteur du bâtiment, celui-ci étant pourtant au cœur de notre vie. On assiste désormais à une importante fracture numérique, avec notamment une disparité d’accès à internet et aux nouvelles technologies.
« Si le reconfinement devait inclure les écoles, plus de 20% des élèves n’auraient pas d’accès ou peu accès à internet », estime la SBA (Smart Buildings Alliance). « Il en est de même pour les personnes contraintes au télétravail ou encore les personnes âgées ou dépendantes qui se retrouvent à nouveau totalement isolées sans aucune surveillance à distance. Or les moyens sont là », ajoute l’association.
« Le plan de relance concernant la rénovation énergétique annoncé par le gouvernement va, en l’état, continuer à creuser les inégalités. Certes, les mesures annoncées sont de nature à améliorer l’efficacité énergétique intrinsèque d’un bâtiment, mais sans malheureusement lui apporter l’optimisation active permise par le digital (analyse de données en temps réel, maintenance prédictive, conseils personnalisés…) ni de perspectives d’évolution comme l’accès pour tous à Internet, au maintien à domicile des personnes dépendantes, à la e-santé ou au e-learning. Nous ne pouvons plus attendre pour déployer dans les bâtiments et les villes ces infrastructures numériques qui vont servir à la transition énergétique, économique, sociale et sanitaire. L’enjeu doit être le même qu’il y a 120 ans avec l’électrification des bâtiments et des villes ! », selon Emmanuel François, Président de la Smart Building Alliance (SBA).
Dans cette perspective, la SBA et ses membres-experts partenaires préconisent le déploiement d’un plan d’aménagement numérique des bâtiments et des quartiers. L’une des solutions recommandées par le groupe étant la mise en place d’une infrastructure R2S (Ready2Service) dans tout l’immeuble, pouvant s’appuyer sur un câblage dédié, une réutilisation des câbles déjà présents dans le bâtiment comme le câble d’antenne ou le déploiement de points d’accès Wi-Fi et IoT.
Cette solution permet également d’apporter dans tous les bâtiments de nouvelles fonctionnalités telles que le pilotage énergétique, le confort et le bien-être, la surveillance de la santé, la gestion et l’optimisation des espaces, le pilotage ou la maintenance préventive des équipements et des systèmes, la sécurité (système de détection d’incendie, de fuite de gaz, de fuite d’eau, de chute de personne, d’infraction, d’ouverture de porte ou de fenêtre…). Cette rénovation énergétique de l’architecture déjà existante est une réelle valeur ajoutée pour le bâtiment, ses habitants, mais aussi pour les assurances, rassurées de voir ses bénéficiaires équipés de ce type de solution. Ainsi, au-delà d ‘apporter un accès internet pour des activités et services à distances, la mise en place de cette infrastructure numérique mutualisée devrait permettre d’apporter un nombre considérable de services aux usagers du bâtiment et dégager des externalités positives bénéfiques à l’ensemble des acteurs à commencer par l’usager.
Le déploiement de cette infrastructure permettrait donc de lutter contre la fracture numérique et la précarité énergétique, mais aussi pour le locataire de faire des économies. En effet, et dans la mesure où la collectivité, la copropriété au travers de son syndic ou le bailleur contractualise avec le fournisseur d’accès à internet et refacture ensuite à l’ensemble des logements, le coût de cette infrastructure peut être absorbée par la mutualisation de l’abonnement internet. L’abonnement souscrit via le bailleur coutera moins cher qu’un abonnement internet classique individuel pour un débit au moins équivalent . Celle solution permettrait aux usagers de dégager une moins-value de 10 à 20€ par mois et par logement sur 3 à 4 ans. Cette moins-value pourrait être ainsi réinvestie aussitôt dans la mise en place de système de pilotages énergétiques connectés pour apporter des économies d’énergie substantielles, de l’ordre de 20%, tant pour chaque logement que pour les parties communes. Ainsi, au bout de 48 mois, la facture pour l’usager final devrait être ainsi nulle avec en plus une réduction durable de sa facture énergétique !
Cette solution peut également être source de revenu supplémentaire pour le bailleur ou le syndic , qui, en devenant fournisseur d’accès à internet en toute conformité avec l’ARCEP, propose cette offre aux résidents à moindre coût et optimise ses charges. En plus des avantages financiers, cette solution permet également de réduire l’empreinte carbone du bâtiment : mutualisation desinfrastructures numériques, utilisation de câblages existants pour faire passer le numérique, réduction de longueur de câbles, centralisation des données au sein même de l’immeuble…